Manex, l’archive comme matière

Ce travail est avant tout une histoire de gestes, de voix et de territoires. C’est à partir des récits de mon enfance, que cette recherche a pris forme. Les souvenirs ont su m’offrir une matière précieuse : celle d’une culture paysanne attachée à la montagne, à ses rythmes et à ses saisons, où la laine n’était pas qu’un déchet, mais une ressource essentielle, discrète et vitale. En plongeant dans cette mémoire familiale et collective, j’ai cherché à renouer avec des pratiques textiles longtemps reléguées à l’oubli, en les confrontant aux réalités contemporaines de la filière lainière. La montagne basco-béarnaise, territoire rude et généreux à la fois, m’a appris que le rapport à la matière passe d’abord par l’observation, l’écoute et le respect du vivant. Ce mémoire s’inscrit dans cet héritage tout en le déplaçant. Il interroge ce que signifie aujourd’hui travailler une matière en dehors de l’industrie mondialisée, à partir de ressources locales et de savoir-faire menacés.